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Crémation ou inhumation : quelle différence dans le rapport à la mort et au deuil ?

Crémation ou inhumation : quelle différence dans le rapport à la mort et au deuil ?

En 40 ans, le nombre de crémations est passé de 1 % des décès en 1980 à 40,46% selon les derniers chiffres de la Fédération française de la crémation. Une hausse du recours à la crémation confirmée par un sondage paru le 31 octobre, qui interroge en ce Jour des morts : que dit ce changement de mode de sépulture de notre rapport à la mort et au deuil ?

Au moins un Français sur deux souhaite être incinéré. C’est le résultat d’un sondage OpinionWay paru mardi 31 octobre et commandé par le SPI, le Service pour les professionnels de l’information du diocèse de Paris. Concrètement ils sont 45% des quelque 1000 personnes sondées à souhaiter être incinéré, quand 19% souhaitent être inhumé et 34% hésitent encore.

Les raisons du choix de la crémation en guise de mode de sépulture sont diverses : on peut citer notamment le souhait de ne pas être une charge pour la famille (53%), l’impression que c’est plus simple (43%), le souhait que ses cendres soient dispersées (30%) ou encore parce que cela coûte moins cher (27%). En réalité, le prix de la crémation et de l’inhumation se rapprochent. Il faut compter en moyenne près de 4000€ pour chaque.

Pour le père Laurent Stalla-Bourdillon, directeur du SPI, les résultats du sondage démontrent surtout une évolution du rapport à la mort : « les Français ne voient pas ce qui peut être en jeu, simplement parce qu’il y a de moins en moins la perspective d’une vie après la mort ». En effet, selon l’étude un Français sur deux croit qu’il y a une vie après la mort, mais 30% des sondés admettent en douter parfois.

Un recul du recours à l’inhumation, y compris chez les chrétiens (47% des catholiques interrogés souhaitent être incinérés), que regrette Laurent Stalla-Bourdillon tant l’inhumation revêt pour lui un sens profond. « On a perdu de vue ce que pouvait signifier, et de beauté et de sens, l’inhumation du corps dans un cercueil et dans une tombe, affirme-t-il, insistant sur la symbolique de la terre qui « va recevoir, conserver et dévoiler quelque chose de mystérieusement caché », au contraire de la crémation qui va accélérer ce processus. Surtout, il rappelle que c’est « de cette façon-là que le christ lui-même a été mis au tombeau ».

Sens pastoral plus que théologique

Depuis 1963, l’Eglise tolère la crémation, estimant que ce mode de sépulture « n’est pas contraire en soi à la religion chrétienne et que cela n’a pas de conséquence pour la promesse de la résurrection », résume le père Laurent Stalla-Bourdillon. Mais « ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de contrindication d’un point de vue théologique, qu’il ne faut pas essayer de rendre signifiant pastoralement », affirme-t-il.

L’inhumation aurait à ses yeux plus de vertus pour les vivants. Elle présenterait une « forme de ritualité pour essayer de nourrir ou d’entretenir l’espérance qui habite les chrétiens ». Une espérance qui lui semble plus évidente sur une tombe, que face à une urne dans un columbarium. L’intérêt de la crémation est donc davantage une histoire de rite et de deuil pour ceux qui restent.


Père Laurent Stalla-Bourdillon

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