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Fratelli Tutti : la dernière lettre du pape François sur la fraternité. #Chapitre5

Le 5ème chapitre “… LA MEILLEURE POLITIQUE” indique le lieu même où la fraternité est appelée à renaître : c’est la vie politique.

François propose d’investir le champ social, d’y semer la fraternité pour se donner la meilleure politique, une politique au service du bien commun.

L’amour a aussi sa place dans la vie sociale et particulièrement dans la mission politique.

Pour que grandisse une communauté mondiale animée par l’amour, il est nécessaire que grandisse au bénéfice de tous, les semences d’amour que Dieu a mises en chacun.
Oui, l’amour social est également un ingrédient de la vie politique.

Sans gratuité, la grandeur de l’homme s’aliène, et la fécondité de l’amour est piétinée.
Sans gratuité, la société se réduira à une simple somme d’intérêts qui coexistent.
En revanche, si la gratuité authentique retrouve sa place, elle peut transfigurer notre vision de la vie commune.

Si - nous ne mettons pas d’abord le pauvre et l’étranger au centre de l’édification de corps social, ils n’y auront jamais leur place.
François encourage donc une mystique de la fraternité pour donner plus d’efficacité à l’organisation mondiale.

Ce chapitre rappelle que la charité réunit toujours deux dimensions l’une idéale et l’autre pratique, l’une mythique et l’autre institutionnelle.
Aucune institution n’est à priori exclue du champ d’exercice de la charité, elle trouve à s’exprimer en tous les aspects de nos vies.

Va-t-on pouvoir construire des politiques sociales avec les pauvres eux-mêmes et pas seulement pour eux ?

Pour François, le nœud du problème est clairement d’ordre spirituel : ce sont la concupiscence et l’égoïsme.
Cette concupiscence – dit François - existe depuis que l’homme est homme et prend des formes différentes à chaque époque ; avec l’aide de Dieu, il est possible de la dominer.
C’est en acceptant d’être saisi au creuset de l’amour de Dieu pour nous,
qu’une réforme intérieure de l’homme est possible.

Elle permettra aussi la réforme de l’architecture économique et financière internationale si nécessaire.

François a une grande estime pour la politique. En cherchant le bien commun, elle est une forme éminente de la charité.
Il déplore le cynisme du pouvoir international, l’affaiblissement du pouvoir des États nationaux, dominé par la dimension économique et financière.
La société se déshumanise et produit une culture du déchet si le calcul prime sur la gratuité et le goût de vivre.

La véritable grandeur est dans la gratuité de l’engagement, c’est le levier le plus puissant qui seul change le monde. Telle est la pointe du message de François.

Inlassablement, le pape exhorte : « vivons et enseignons la valeur du respect, l’amour capable d’assumer toute différence,… un bon responsable politique fait le premier pas pour que les différentes voix se fassent entendre ».

François achève ce chapitre en posant à nouveau la question des finalités : « qu’ai-je produit à la place qui m’a été confiée ? »

Bonne lecture.


Père Laurent Stalla-Bourdillon

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