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Les « gender studies » et « l’islamo-gauchisme » : de quoi s’agit-il ?

Il s’agit avant tout d’une pensée qui joue les différences les unes contre les autres et les fait entrer en opposition, dans un rapport de force. C’est donc l’irruption du jeu concurrentiel des identités dans le champ de la pensée politique d’abord (donc à l’université) pour se déployer ensuite plus concrètement dans la sphère sociale.

C’est encore une relecture du réel à l’aune de catégories : homme, femme, blanc, noir, jaune, hétéro, homo, pour parvenir à s’extraire de toute forme de déterminisme en refusant toute « assignation » originelle de sexuation, de couleur de peau, de culture… Antoine Petit, Président du CNRS évoquait en ces termes la logique qui sous-tend les travaux universitaires : « La "race" devient la nouvelle grille de lecture du monde sur laquelle s’intègre la grille du genre, et qui s’articule à la hiérarchie homme-femme ».

En somme, c’est une philosophie de l’émancipation de tout conditionnement social par la lutte, usant du puissant levier victimaire.

« Cette expression désigne un courant de pensée qui considère que le réveil de l’islam et la montée de l’islamisme sont des éléments de critique du néocapitalisme et se substituent à la lutte des classes et au prolétariat classique" disait Jacques Julliard (2018).

Dans une interview du 19 novembre 2020, le philosophe Pierre-Henri Tavoillot donnait une définition de l’islamo-gauchisme :

« Contrairement à ce qui est dit ici ou là, l’islamo-gauchisme est très aisé à définir. Trois idées le fondent. C’est une position qui considère d’abord que l’islam est la « religion des opprimés », ce qui permet au gauchisme d’abjurer son aversion du religieux. La révolte islamiste est une « divine surprise » qui permet de pallier la tendance devenue conservatrice, voire réactionnaire du prolétariat européen. Celui-ci, en effet, soit se contente de « défendre les acquis sociaux », soit vote avec les réactionnaires du RN. C’est la grosse déception du gauchisme : avec un tel prolétariat, plus de révolution possible !

D’où la deuxième idée : il est urgent d’importer un prolétariat actif et révolutionnaire. Ce pourquoi l’islamo-gauchisme soutient l’ouverture des frontières et l’immigration sans frein. En accueillant les nouveaux « damnés de la terre », il redeviendra possible d’envisager la destruction de la pseudo social-démocratie libérale et de l’affreux système capitaliste. L’islamisme est donc une bonne nouvelle pour ceux qui espèrent la révolution.

Et d’ailleurs, troisième idée qui fonde l’islamo-gauchisme, l’islamisme est lui-même une pure et simple réaction de défense (légitime) face à un impérialisme occidental, néocolonial et hypocrite qui prétend imposer son « idéologie des droits de l’homme » dans le monde entier, à coups de canon. Ajoutez à cela une dose significative de judéophobie et vous aurez la totalité du raisonnement qui, bien sûr, ne s’affichera que rarement dans sa logique complète. Ses partisans préféreront se parer de solidarité à l’égard des plus démunis, de défense des identités meurtries et de généreuse révolte… Il n’en reste pas moins que l’islamisme est, à leurs yeux, à la fois la preuve de la fin de l’Occident et le moyen pour le combattre. »


Père Laurent Stalla-Bourdillon

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